« La vieillesse est comparable à l’ascension d’une montagne :

plus vous montez, plus vous êtes fatigué. »

(Ingmar BERGMAN)

La vieillesse est une période inévitable et naturelle, caractérisée par le déclin progressif du pouvoir du corps, la perte de l’autorité sociale, les changements dans l’apparence physique et le cheminement graduel vers une diminution des capacités intellectuelles.

 

L’image commune de la vieillesse est plutôt négative, au point que cette étape de la vie crée une certaine angoisse dans l’esprit de beaucoup des gens, avec comme conséquence logique, le refus de vieillir.

 

Soucieuses de pallier aux problèmes liés à la vie des PA, les Nations unies, dans sa déclaration universelle des droits de l’homme, du 10 décembre 1948, reconnaissent à tous les Etats, en son article 7, le droit à une égale protection contre toute discrimination. Quant à la constitution de la RDC, elle reconnait, en son article 16, que la personne humaine est sacrée et en son article 49, alinéa premier précise que la personne du troisième âge et la personne vivant avec handicap ont droit à des mesures spécifiques de protection, en rapport avec leurs besoins physiques, intellectuelles et moraux.

 

Au vu de ces textes et au regard de la vie que mènent les aînés, il y a lieu de se poser la question de savoir pourquoi ce mutisme de la communauté face aux violations flagrantes des droits des personnes âgées. N’est-ce  pas  là,  une  non-assistance  à  personne  en  danger dont  les  auteurs  mériteraient  un  châtiment conformément aux articles 66 bis et 66 ter du code pénal congolais ? Cette insouciance et cette indifférence de certains membres de la communauté ont poussé beaucoup d’aînés à la mendicité.

 

Ces différents textes de protection sociale ont fait écho dans les oreilles de WAWE qui, depuis 2007, inscrit ses activités dans la thématique de la prise en charge des personnes âgées sous deux volets : le volet lobbying et plaidoyer auprès des autorités politico-administratives et le volet accompagnement médico- psycho social, économique et juridique des personnes âgées dans leur milieu de vie.

 

Au cours de cette année 2018, Wawe a organisé une grande rencontre d’échange entre les PA et les autorités  provinciales :  politiques,  administrative,  policières  et  religieuses,  le  4  juillet  lors  de  la commémoration de la journée internationale contre la maltraitance faite aux PTA. Dans le même ordre d’idées, elle a organisé des cadres d’échanges des PA avec les jeunes à Bukavu, à Kabare, et à Walungu le 1er octobre, journée internationale des PA. 

 

Dans le cade de la sensibilisation à la prise en charge des personnes âgées, Wawe a mis à contribution la presse orale, à travers les radios Maria, Maendeleo, Universitaire ISDR, Vision Shala et la presse écrite, à travers le journal « Karibu » édité par les Missionnaires d’Afrique à Bukavu.

 

Dans cette campagne de sensibilisation, Wawe a rappelé, aux uns et aux autres, le rôle que doit jouer la famille dans la prise en charge des personnes âgées. Comme sanctuaire de vie, la famille constitue le milieu naturel de tout homme dans lequel, chaque membre doit se sentir aimé et être le gardien de son frère.

 

En dépit de la modicité des moyens pécuniaires, les animateurs sociaux de Wawe ont organisé plusieurs descentes sur terrain pour diverses activités d’accompagnement. Plus de deux mille personnes âgées ont bénéficié des services de Wawe au cours de l’exercice 2018.

 

Les résultats obtenus cette année ne seraient pas possibles, n’eût été le concours des amis de Wawe, nationaux et/ou étrangers, que nous tenons à remercier du fond de notre cœur.

 

 

Le président du Conseil d’administration,

 

Christophe BAHIZIRE 

« Si Dieu permet que certains conservent des richesses, c’est pour faire aux autres du bien, de donner des ressources pour l’accomplissement du bien.

Ils auront à rendre compte du bien qu’ils auraient pu faire et qu’ils n’ont pas fait »

(Charles de Foucauld)

Ce message de Charles de Foucauld résonne sans cesse dans les cœurs de certains hommes et certaines femmes de bonne volonté, qui prêtent une bonne oreille au cri de détresse des personnes du troisième âge. Comment comprendre, en effet, que beaucoup d’Etats engagent des dépenses somptueuses pour l’armement, pour les réjouissances populaires, pour les constructions des gratte-ciel, alors que certains êtres humains dont les vieillards créés à l’image et à la ressemblance de Dieu,  croupissent dans la misère ?  « Un  cœur,  dit  Raoul Follereau, qui ne s’éveille pas à la misère est bien misérable ».

 

Les Etats et toutes les organisations sociales  dont la famille, ont l’obligation de prendre en charge socialement et surtout médicalement toute personne âgée, car tout est donné pour être partagé. De la même manière que Dieu fait briller son soleil sur les bons et sur les mauvais, les Etats devraient  distribuer équitablement les richesses nationales accumulées par le concours de tous, chacun selon ses moyens. N’est-ce pas là une justice distributive, socle d’une société harmonieuse pour tous les âges ?

 

Sous la houlette de Mademoiselle Maria Masson, La plate-forme Wazee Wetu,  à travers ses organes, s’est approprié le message du philanthrope français Raoul Follereau. Depuis déjà 2007, elle est à  l’écoute des personnes âgées au Sud Kivu et principalement dans la ville de Bukavu et de ses environs dans les territoires de Kabare, de Walungu , de Kalehe et d’Idjwi.

Cette  année  2019,  les  activités  de  Wawe  auprès  des  PA  ont  connu  une amélioration sensible sur le plan qualité et quantité. En effet, dans le domaine médico-psycho-sanitaire, le nombre de personnes âgées bénéficiaires des actions de Wawe, est passé de 2848PA en 2018 à 3734 cette année et celui  de personnes adhérées dans les mutuelles de santé est passé de 100 à 300. Dans le domaine socio-économique et culturel, Wawe a varié ses activités  génératrices de revenus pour l’autonomisation par l’insertion de  fabrication des savons. Elle a organisé un cadre intergénérationnel caractérisé par un concert et les jeux de questions- réponses entre jeunes et vieux. Les uns pour enseigner et éduquer et les autres pour apprendre, car la vie est faite du passé, du présent pour préparer l’avenir. 

Dans le cadre de son  plaidoyer, Wawe a conçu une pétition signée par plus de mille personnes âgées et envoyée à son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo.

En plus de la journée du 1er  octobre, journée des personnes âgées, célébrée à la base dans différents groupes solidaires, Wawe a commémoré la journée mondiale des  pauvres,  à  Ciriri,  le  17  novembre  2019.  Elle  a  associé  à  cette  activité, certaines personnes ressources originaires de Ciriri et habitant dans la ville de Bukavu. Plus de 350 personnes, jeunes et vieux mélangés ont suivi les enseignements   de   Wawe   qui   ont   tourné   autour   du   message   du   Pape François :

« L’espérance des pauvres ne sera jamais déçue. »

 

Oui, les actions de la plate-forme Wawe apparaissent comme une gouttelette dans la mer. C’est vrai. Mais, si chacun apportait sa gouttelette, on formerait des grosses gouttes qui formeraient plus tard des lacs et pourquoi pas un océan sur lequel voguerait un navire transportant tout le monde : jeunes, enfants, adultes et vieux. On se régalerait tous ensemble, et on s’acheminerait tous vers un monde merveilleux et harmonieux où chacun trouvera sa place, où chacun sera le gardien de son frère, où chacun se sentira aimé. C’est le rêve de la plateforme Wawe. WAWE  remercie tous  ses amis nationaux et autres qui lui apportent leur appui moral et  matériel pour la réalisation de ses activités.

Chers bienfaiteurs, par modestie, nous nous réservons de citer vos noms. Soyez assurés, chacun à son niveau que nous vous portons à cœur.  Merci.

 

Le Président du Conseil d’administration,

 

Christophe BAHIZIRE